Aujourd'hui, parce que la semelle de ma chaussure gauche (pas celle de rando !) c'est déchirée, je suis obligé d'aller à la recherche d'un magasin de chaussures : chose rare ici, à cette saison.
Du coup, afin de ne pas démarrer une rando sous le cagnard, je décide de faire un safari photos dès mon retour à l’hôtel. Je commence donc ici, et regarde par la fenêtre.
Ensuite je vais flâner à Pierre Grosse, joli village, délaissé par les touristes je ne sais pour quelle raison car très authentique.
Et si vous doutez de la raison pour laquelle on a donné ce nom au village, la 1ère image vous éclairera à coup sûr.
Ensuite je vais au village suivant : Fontgillarde. A l'instar de Pierre Grosse, et de bien d'autres villages dans le Queyras, nous y trouvons une église protestante ainsi qu'une église catholique, ainsi qu'un cimetière pour chaque religion.
Fontgillade garde également une légende qui laisse entendre qu'elle ne voit ni le soleil en hiver, ni la lune en été : une ânerie en quelque sorte, jugez-en vous même.
L’ÂNE DE FONTGILLARDE
Hameau perché à 2000m d’altitude sur la route du col Agnel, Fontgillarde doit son nom à sa fontaine abondante (font=fontaine, gaillarde=abondante). On dit qu’autrefois chaque jour le soleil y brillait et chaque nuit la lune y étincelait. Mais, une légende raconte qu’un vieux célibataire avare, ne nourrissait son âne que de paille et en diminuait chaque jour la ration. Chaque matin, il l’emmenait boire à la fontaine. Un jour, l’âne vit le soleil se refléter dans l’eau. Il dit à l’avare : « Mon maître, s’il faut qu’encore demain tu diminues ma ration journalière, ne pourrais-tu allonger quelque peu le licol afin que je puisse manger la galette qui fait si gracieuse mine au fond de cette mare ? » Ravi de l’aubaine, le vieillard relâcha le licol et vit le soleil disparaître peu à peu de la fontaine… et du ciel ! Sans doute l’âne l’avait-il mangé, car on ne le revit plus de tout l’hiver.
L’été suivant, comme à l’accoutumé, l’âne venu à la fontaine vit la lune se refléter et la trouva fort appétissante. Il dit au vieil avare : « S’il faut que demain tu oublies encore de me donner ma ration journalière, ne pourrais-tu en ce moment, allonger quelque peu le licol qui me retient afin que je puisse manger le fromage qui fait si gracieuse mine au fond de cette mare ? » « Malheureux ! » répondit aussitôt l’avare, « As-tu si courte mémoire que tu ne te souviennes du mauvais tour que tu nous jouas voici six mois. Tu as déjà mangé le soleil, tu veux maintenant engloutir la lune ? Je ne te permets ce soir de n’en manger qu’un petit bout. » L’âne obéit, mais chaque soir il entamait un peu plus le délicieux fromage et la lune diminuait avant de disparaître complètement. Depuis, voici ce que l’on dit : « AFontgillarde, pays d’infortune, l’hiver pas de soleil, et l’été, pas de lune !«
(Le courrier du Queyras n° 36 : automne 1982 – hiver 1983)
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.